Adèle, Apprentie & Prof

Adèle, Apprentie & ProfAdèle Tehery, 20 ans suit les cours en Licence 3 de Lettres modernes et enseigne à une classe de 4è du collège Jean-Le Coutaller, à Lorient. C’est une EAP… Une « Etudiante Apprentie Professeure ».

Depuis la rentrée 2016, 13 étudiants dont Adèle ont rejoint ce dispositif mis en place au sein de la Faculté de Lettres. Le principe ? « Il est similaire au contrat d’apprentissage qui existe déjà dans d’autres secteurs », indique Eric Limousin, Doyen de la Faculté. L’étudiant en L2 ou L3 alterne formation universitaire et immersion en classe encadrée par un tuteur enseignant.  A l’UBS, cela concerne les Licences d'Anglais et de Lettres modernes. Seules conditions :  être en Licence 2 ou 3, avoir moins de 26 ans et avoir pour projet professionnel de présenter un concours de l'enseignement.

 

« Un emploi du temps bien rempli »

« J’ai environ 20 h de cours par semaine à l’Université et 6 h d’intervention au sein de la classe », raconte Adèle. Cette immersion se déroule sous différentes séquences : observation de classe, préparation de cours, participation à la vie de l’établissement…  Un emploi du temps bien rempli, qui ne décourage en rien la jeune étudiante qui confie que cela a même amélioré ses résultats.

 

Après les phases d’observation, Adèle est très vite intervenue en classe. « Mon premier cours s'est porté sur les subordonnées relatives. J’ai aussi préparé une séquence sur l’écriture d’un poème sur le thème de l’eau… ». Cette mise en situation réelle lui a permis de consolider sa prise de parole en public. Une compétence qu’elle pourra aussi valoriser lors des épreuves du concours du Professorat.

 

« Conforte mon choix professionnel »

« Je n’y vois que des avantages. Ce système d’apprentissage m’a permis de conforter mon choix d’orientation ».  Et ce d’autant, poursuit le Doyen qu’« il y a parfois un écart entre la réalité du métier et les représentations que nos étudiants s’en font ».

 

Une relation de confiance

Si notre future professeure est aussi impliquée dans le cursus, c’est aussi grâce à l’accompagnement de sa tutrice, Madame Hélène Rannou. Comme l’indique Eric Limousin, « il y a un vrai dialogue entre le tuteur, l’étudiant et les enseignants de la Faculté. Cependant, nous ne sommes pas dans une relation d’inspection ou de notation ». Un gage de confiance qui permet de nourrir le partage des pratiques.

 

Une formation rémunérée

 

L’Étudiant Apprenti Professeur signe un contrat d'apprentissage avec le rectorat dont il dépend et perçoit un salaire, compris entre 880 € et 1880 €. Sa rémunération est déterminée en fonction de son âge et de sa progression dans le cursus de formation. À noter qu'en tant que salarié, l'EAP ne peut pas bénéficier des bourses sur critères sociaux.

Crédit photo : Ouest-France