Leslie nous raconte son histoire avec l'écriture

Leslie, professeure-documentaliste et auteure, nous raconte sa passion et son goût pour l'écriture Leslie, professeure-documentaliste et auteure, nous raconte, entre littérature classique et littératures de l'imaginaire, comment son goût pour l'écriture s'est épanoui.

Quel est votre parcours ?

"J’ai obtenu mon CAPES de Français durant ma première année de MEEF Lettres modernes. Mon année en tant que professeure-stagiaire s’est révélée une année très difficile, en grande partie pour ce qui concerne la gestion de classe. J’avais 23 ans et de nature plutôt timide, il a été compliqué pour moi de m’imposer face à des adolescents de 14 ans aux profils divers et variés. De plus, j’avais l’impression que ce métier n’était pas tout à fait celui qui me convenait.

Après avoir fait cinq ans d’études et passé un concours difficile, il n’a pas été évident d’affronter le doute et l’incertitude quant au choix que je devais prendre."

Pourquoi le métier de professeure-documentaliste ?

"Finalement, c’est en échangeant avec d’autres enseignants que j’ai réalisé que je voulais être professeure-documentaliste. J’avais envie de travailler différemment, d’être davantage axée sur la pédagogie de projet, de travailler en équipe, sur une multitude de thèmes. De plus, gérer un centre de documentation et tenter de transmettre le goût de la lecture sans être contrainte par un programme scolaire m’enthousiasmait.

 

La décision a été difficile à prendre. Non parce que je n’étais pas sûre de ce que je devais faire, mais plutôt parce que je craignais de ne pas y arriver. Je devais démissionner de mon poste. C’est-à-dire faire une croix sur mon CAPES de Français pour en passer un nouveau, en Documentation cette fois-ci. J’ai sauté le pas. Je suis donc allée en M1 Documentation, et j’ai obtenu mon concours. Je n’ai jamais eu à regretter ma décision.

Néanmoins, avec le recul, j’ai réalisé que cette année effectuée en tant que professeur-stagiaire en Français m’a beaucoup apporté. J’ai appris à m’adresser à des adolescents en tant qu’adulte, chose qui semble peut-être banale mais qui, pour la jeune femme de 23 ans que j’étais, paraissait compliqué. Cette compétence sociale me semble aujourd’hui essentielle pour bien gérer une classe et installer un climat de confiance avec les élèves. Cette année m’a également permis de mieux comprendre les besoins mais aussi les difficultés de mes collègues enseignants de discipline.

Au cours de mon année de stage effectuée à Sainte-Jeanne d’Arc à Gourin, j'ai pu découvrir toute la richesse du métier de professeur-documentaliste. La possibilité d'allier la pédagogie, le travail collaboratif, la gestion d’un centre de ressources et l’ouverture culturelle de l’établissement m’ont confortée dans mon choix.

Aujourd’hui, je me sens pleinement épanouie dans cette profession. J’aime le contact avec les élèves et le travail en équipe. La rigueur, la curiosité et l'organisation sont deux qualités qui me semblent indispensables pour effectuer ce métier.

Comment est né votre goût et votre passion pour l'écriture ?

"Professionnellement mais aussi intellectuellement, mes études de Lettres modernes m’ont énormément apporté. Ces trois années de licence à l’UBS ont été très riches, tant que je me glisserais bien dans une machine à voyager dans le temps pour suivre à nouveau un cours sur Rimbaud avec Mme Guyvarc'h ou écouter les fameuses digressions de M. Henrichot.

C’est de cette période à l’UBS que sont nées mes plus grandes passions. Depuis que j’ai découvert l’œuvre de Chrétiens de Troyes, durant les cours d’ancien français de M. Benoît, j’ai développé un intérêt prononcé pour le Moyen âge et tout ce qui touche au Cycle arthurien. Ces deux sujets se révèlent si vastes et si foisonnants que je n’aurai certainement jamais fini de les explorer.

J’ai beaucoup appris durant ces trois années. Entre littérature classique et littératures de l’imaginaire, je n’ai jamais autant lu qu’à cette époque-là. C’est également durant la Licence que mon goût pour l’écriture s’est réellement épanoui. Au fil des notes griffonnées sur des bouts de papier et des multiples réécritures, mon style s’est peu à peu affiné et l’univers de Kalis Rastell, mon premier projet littéraire en tant qu’auteure, s’est structuré.

Comment s'est concrétisé votre projet de devenir auteure ?

"Pouvoir un jour tenir entre mes mains le fruit de mon imagination était mon rêve. Inviter les lecteurs à entrer dans ce monde que j’avais créé par l’esprit, leur permettre de rencontrer ces personnages qui étaient nés de mes rêveries et leur offrir de cheminer avec eux était mon souhait le plus grand.

Une fois le manuscrit achevé, il a fallu me confronter à la critique des éditeurs. Mais le monde de l’édition m’était alors étranger. Pourtant, cet univers n’était pas si éloigné du mien, puisque l’objet livre demeurait au centre de nos préoccupations communes.

Je me suis beaucoup documentée avant de proposer mon texte aux différentes maisons. Ce travail de recherche m’a permis d’enrichir ma pratique professionnelle. Aujourd’hui, j’aime beaucoup découvrir le travail des petites et moyennes structures éditoriales et je n’hésite pas à leur faire une bonne place dans mes commandes pour le CDI.

Ce n’est qu’en 2019 que mon premier roman a vu le jour. Il m’avait fallu laisser mûrir le projet durant plusieurs années, ma plume s’affiner, et moi, devenir suffisamment mature pour être capable de dessiner un univers riche et cohérent, éviter le manichéisme et présenter des personnages à la personnalité complexe."

Quelles sont vos œuvres aujourd'hui ?

Kalis Rastell : De Brume et de fer est le premier tome d’une série de quatre livres. Il s’agit d’un roman qui s’inscrit dans les littératures de l’imaginaire, et, plus précisément, en medieval-fantasy. J’ai notamment puisé dans les différentes mythologies, notamment celtique, pour façonner cet univers. Mes sources d’inspiration sont assez éclectiques. Elles vont des Rois maudits de Maurice Druon au Sorceleur de Sapkowski en passant par Perceval ou le Conte du Graal de Chrétien de Troyes ou l’œuvre de Tolkien.

Un dernier mot ?

Le fil conducteur de mon parcours, personnel et professionnel, j’imagine que c’est le livre. Que ce soit dans mes études de Lettres, dans mon expérience de professeure de français, de professeur-documentaliste ou d’auteure, il est toujours demeuré central et essentiel.